Camille se prenait souvent à rêver
Ses pensées filaient, dérivaient de longs instants
Elle quittait pour un temps,
Le Monde, la foule, les gens,
Ses absences devenaient de plus en plus fréquentes.
Les yeux hagards, la bouche entrouverte,
Gestes absents, rien de venait la distraire.
Ces moments improductifs, pour ce Monde déchaîné
La rendaient tellement différente,
Tellement distante.
Seule, elle l’était souvent, très souvent.
Elle passait dans cette vie, transparente,
Enfin elle le croyait…
Mais un jour, elle s’est lentement ouverte
Au monde, à la foule, à ces gens.
Ses yeux devinrent plus perçants,
Sa bouche s’habillait d’un sourire béat,
Puis charmant et elle vît soudain
Que le monde entier lui souriait.
Ses rêves continuaient à courir,
Ses lèvres à sourire,
Ses yeux à séduire,
Elle avait sans doute réussi à se dépasser,
A ne plus s’appesantir,
A se laisser bercer,
A percevoir les signes permanents de la vie,
Qui lui montraient sans cesse un chemin,
Des chemins vers d’autres lendemains.